Qui suis-je ?
Mes questions de recherches sont centrées sur l’appropriation par les enseignants des technologies (non exclusivement numérique), leurs instrumentations et le rôle que les enseignants leur font jouer dans leurs activités quotidiennes au regard de leurs conditions d’exercices et de leur trajectoire professionnel. Mes travaux sont centrés sur le numérique dans l’enseignement secondaire (usages d’ordinateurs portables en collège, instrumentation de ressources en lycée), mais aussi dans le supérieur (étude quantitative sur le numérique dans l’ESR, étude sur l’enseignement des statistiques à l’IUT). En plus de travaux qualitatifs, mes travaux de recherche se fondent sur des données produites par questionnaires, mais aussi sur des traces d’activités en ligne (traces d’apprentissages) ou de données produites par des institutions (base bibliographique ou données administratives).
Parcours
– Thèse (2002-2007) : Étude des usages d’ordinateurs portables par les enseignants dans les collèges des Landes.
– Recherche au Caire (2003-2004) : Terrain de 7 mois sur les usages d’ordinateurs dans l’enseignement.
– Recherche dans l’Oise (2008) : Étude sur l’équipement en ordinateurs portables.
– Étude collective (2010) : Analyse des dotations en manuels numériques et ordinateurs portables dans l’académie de Créteil.
– Travail sur les tablettes (2012) : Enquête sur leur usage dans des écoles primaires de Créteil.
Participation à des projets ANR
– REVEA : Technologies comme ressources et interactions avec d’autres technologies (écriture, reprographie).
– Renoir-IUT : Enquête sur les ressources des enseignants de statistiques à l’IUT.
Réflexion sur les traces d’appentissage (**learning analytics**)
– Depuis 2013 : Analyse des traces d’apprentissage en ligne via les Moocs (FUN-MOOC, Open Classrooms, GIP Pix).
– Depuis 2022 : Co-encadrement d’une thèse CIFRE sur les learning analytics appliquées à la formation en finance.
Dernières publications
Khaneboubi, M. (2023). Resources designed and used in statistics education in Bachelor of Technology courses in France. IARTEM E-Journal, 15(2), 1‑11. https://doi.org/10.21344/iartem.v15i2.1052
Christophe Reffay, Gabriel Parriaux, Béatrice Drot-Delange, Mehdi Khaneboubi (2023). Robotics in Primary Education: A Lexical Analysis of Teachers’ Resources Across Robots. Therese Keane; Cathy Lewin; Torsten Brinda; Rosa Bottino. Towards a Collaborative Society Through Creative Learning. IFIP Advances in Information and Communication Technology, 685, Springer Nature Switzerland, pp.209-220, 2023, https://dx.doi.org/10.1007/978-3-031-43393-1_20.
Bruillard, É., & Khaneboubi, M. (2022). Évolutions des stratégies numériques des universités : Un problème de taille ? Distances et médiations des savoirs. Distance and Mediation of Knowledge, 39(39), Art. 39. https://doi.org/10.4000/dms.8325
Khaneboubi, M., & Roux-Goupille, C. (2020). Les documents polycopiés, un instrument au service des pratiques enseignantes pour ajuster les compétences scripturales des élèves et les contenus enseignés. Swiss Journal of Educational Research, 42(1), 168-186. https://doi.org/10.24452/sjer.42.1.10
Séminaire Objets et technologies de l’écrit en éducation
L’objectif de ce séminaire est d’identifier des pratiques éducatives en considérant l’intrication entre les objets de l’éducation et les technologies de l’écrit pour enseigner et apprendre. Il s’agirait de chercher à matérialiser les pratiques et les activités, d’identifier une sémantique et de révéler une construction historique propre aux systèmes éducatifs, à leur fonction sociale et à leur fonction pédagogique.
Quelles technologies de l’écrit en contexte d’enseignement ?
Une grande majorité des processus d’enseignement/apprentissage comporte comme moyen et/ou comme finalité une activité écrite. Cette activité requiert des objets permettant la production, la manipulation et la gestion d’écrits. De ce fait, en contexte d’enseignement, de tels objets sont omniprésents : tableaux blancs ou noirs, craies, photocopieuses, polycopiés, classeurs, stylos, crayons, compas, gommes, cahiers de texte, agendas… Les écrits particuliers le sont tout autant : emplois du temps, frises, tableaux à double entrée, listes, graphiques, cartes, résumés… Ces techniques matérielles et intellectuelles et leurs implications sociales et cognitives ont été conceptualisées par Jack Goody (1977) et désignées sous le terme de “technologies de l’écrit” et “technologies de l’intellect”.
Nous proposons « considérer les objets comme des faits sociaux », pour tordre la formule de Durkheim, en reprenant la conception de David Edgerton (2019) qui cherche à établir quelles sont les technologies significatives du 20ᵉ siècle. S’intéresser davantage aux *objets* utilisés au quotidien qu’aux innovations réputées permet de répondre de façon plus solide aux questionnements habituels qui se greffent autour de l’idée de *technologie*.
Alors que le succès de ChatGPT suscite un intérêt remarquable pour les applications de l’intelligence artificielle en éducation, nul doute que les technologies et les objets plus anciens resteront centraux dans l’activité ordinaire des enseignants et des élèves/étudiants. L’examen des processus d’intégration des technologies entrant dans le panel d’instruments utilisés montre qu’elles doivent répondre à un certain nombre de critères pour être employées ordinairement (Cuban, 2001). Par ailleurs, le plus souvent, les technologies les plus récentes sont intégrées aux pratiques ordinaires des enseignants en s’articulant, voire en s’hybridant, aux plus anciennes.
Ce décalage entre les pratiques effectives et les potentialités globales nous conduit à chercher à caractériser les technologies significatives en usage pour enseigner/apprendre. Comment estimer l’importance d’une technologie pour enseigner/apprendre ? Comment ces technologies sont-elles devenues ordinaires ?
Pour traiter ces questions, nous proposons de mettre les lunettes de Jack Goody, en considérant les technologies de l’intellect et de l’écrit, centrales dans les activités d’enseignement et d’apprentissage, mais aussi, de regarder les situations d’enseignements et d’apprentissage avec le point de vue de David Edgerton qui invite à considérer les objets plutôt que les technologies.
Prochaine séance vendredi janvier 2026
Séances passées
16 mai 2025 : première séance, Magali, Roumy Akue (Université de Paris-Est-Créteil – Laboratoire CEDITEC), Magali Loffreda (Ministère de l’Agriculture) et Pascale Kummer-Hannoun (Université de Paris Cité – Laboratoire EDA) qui présenteront Le projet Cultiv’@cteur : une signalétique didactisée comme “objet-frontière”.
Face aux défis de l’anthropocène, la formation agricole nécessite une articulation renforcée entre savoirs théoriques et pratiques professionnelles. Cette recherche-projet (Findeli, 2010), menée dans un Agrocampus, étudie comment la signalétique peut faciliter cette articulation entre le Centre de Documentation et d’Information (CDI) et l’espace de vente “La Serre des Princesses”. Notre cadre théorique articule trois approches complémentaires : les concepts d’objet-frontière et d’infrastructure (Star et Bowker, 2023), les environnements capacitants (Fernagu, 2022) et le design. Ces trois approches convergent par leur vision qui encourage l’agentivité des interactions entre acteurs et dispositifs.
Une première phase ethnographique du travail a mis en évidence les tensions entre différents systèmes de classification qui entravent l’accès aux ressources. La seconde phase engage une démarche de conception et de co-conception (y compris avec les apprenants) d’une signalétique didactisée, structurée autour des cycles saisonniers du végétal, pour développer un environnement de formation favorisant l’autonomie des apprenants dans leur rapport aux connaissances.
3 octobre 2025 : Aude Seurrat (UPEC, Céditec), La matérialité des ressources comme lieu d’opérationnalisation des conceptions du rapport au savoir
Les ressources pédagogiques ne sont pas de simples réceptacles des savoirs. En tant que supports matériels de médiation, elles préfigurent en partie les usages dont elles vont faire l’objet. Par ailleurs, l’analyse de leur configuration matérielle permet d’examiner les types de rapports au savoir et à l’apprenant qu’elles engagent. C’est à ces questions que cette communication sera consacrée.
Éric Bruillard (EDA), Les objets communicants en milieu scolaire.
Ressources proposées lors des questions :
Fayet-Scribe, S. (2000). Histoire de la documentation en France : Culture, science et technologie de l’information, 1895-1937. CNRS Éditions via OpenEdition.
La fiche utilisée en bibliothèque et comment son format a modifié la façon d’entrer dans un livre. La fiche est un “architexte”.
Bert, J.-F. (2017). Une histoire de la fiche érudite. In Une histoire de la fiche érudite. Presses de l’enssib. https://books.openedition.org/pressesenssib/6211
histoire de la “fiche érudite”, avec des illustrations sur les meubles à fiches, qui permettaient de ranger les fiches avec un système de classification intégrée.
Guérin, H. (2012). Patience de la main. Les éditions du Cerf.