Emilie DESCHELLETTE
Professeur agrégée de Lettres Modernes - Département Sciences du langage
Bureau J 526
Qui suis-je ?
Professeur agrégée de Lettres modernes, j’enseigne dans le département des Sciences du langage d’Université Paris Cité et suis responsable de la licence 3ème année – parcours Professeur des Ecoles (PE). Je suis par ailleurs formatrice académique (formation des enseignants et formation de formateurs) et régulièrement membre du jury des concours de recrutement des enseignants du 2nd degré. Mes recherches portent sur la didactique du français, son enseignement et son apprentissage, du cycle 3 à l’université. Je m’intéresse particulièrement à la co-construction des apprentissages entre pairs (partage du sens)et le rôle de l’enseignant dans l’élaboration par les élèves de réseaux de stratégies en compréhension et de compétences en production d’écrits, les démarches d’enseignement explicite agissant sur l’enrôlement des élèves dans la tâche (sens du partage). Mes travaux portent par ailleurs sur la linguistique du texte et l’analyse du discours au service de la production d’écrits (linguistique et création littéraire, postures énonciatives et polyphonie).
Parcours professionnel
- 2014-aujourd’hui : Professeur agrégée dans le département des Sciences du langage d’Université Paris Cité, faculté des Sciences Humaines et Sociales. Depuis 2018, responsable de la licence 3ème année – parcours Professeur des Ecoles (PE).
- 2018-aujourd’hui : Création et coordination du groupe de recherche ManDeLab, « Laboratoire des manipulations de la langue pour mieux comprendre, apprendre et écrire », avec Marie Collombel et Caroline Lachet. Rattaché au laboratoire EDA.
- 2012-aujourd’hui : Formation des professionnels de l’éducation ; formation de formateurs (Inspection et rectorat de Versailles). Thématiques : Maîtrise de la langue, nouvelles approches de l’enseignement de la grammaire ; communication professionnelle & prise de parole.
- 2016, 2022 : Rédaction de manuels scolaires de français Fleurs d’encre 5e et 4e, « Étude de la lange ». Paris : Hachette, 2016, 2022. Élaboration d’une progression dans l’approche des notions en langue, constitution de leçons, cartes heuristiques et exercices d’application qui dépassent le seul repérage/étiquetage en tâchant de rendre l’élève acteur de la langue et de développer, dès le cycle 4, les préludes d’une conscience linguistique.
- 2010-2014 : Enseignement à l’Université Paris IV – Sorbonne (doctorante contractuelle puis ATER).
- 2008 : Agrégation de Lettres modernes.
- 2007-2009 : Master de Lettres modernes à l’Université Paris IV ‑ Sorbonne.
Projets, Activités et Responsabilités scientifiques
Mes recherches s’inscrivent notamment dans le cadre des travaux conduits par le groupe de recherche-action ManDeLab que j’ai co-fondé en 2018. L’objectif de notre « Laboratoire des manipulations de la langue pour mieux comprendre, apprendre et écrire » est de réfléchir aux dispositifs d’enseignement et d’apprentissage à privilégier pour consolider les compétences de compréhension, les compétences linguistiques et langagières des élèves, tout en (re)donnant du sens aux apprentissages – ou plutôt des sens : à la fois signification, direction et valeur(s). Ce projet de recherche-action est né d’enquêtes que nous avions menées sur les représentations des élèves et des enseignants à l’égard des apprentissages et en particulier de l’étude de la langue. Ces recherches avaient souligné la nécessité de partir en quête de nouvelles démarches, avec pour hypothèse que manipuler la langue permet de mieux saisir et s’approprier le fonctionnement linguistique, favorisant ainsi le réinvestissement des compétences en production. Comment, alors, rendre l’élève davantage acteur de la maîtrise de la langue, orale et écrite, en développant son regard réflexif à l’égard de ses pratiques ? Comment favoriser la co-construction du sens et la transposition des compétences en langue en lecture, en écriture et dans la prise de parole ? Il s’agit, en partant des difficultés rencontrées par les élèves et à la lumière des recherches en didactique et en linguistique, d’élaborer des démarches didactiques et activités pédagogiques qui favorisent la co-construction des savoirs et savoir-faire ; ces dispositifs et outils sont ensuite expérimentés en classe et améliorés par le retour sur pratiques et les échanges. Notre groupe de recherche-action rassemble des enseignants-chercheurs en didactique et linguistique, des formateurs d’enseignants et des enseignants des 1er et 2nd degrés qui collaborent à la conception de ces dispositifs et outils didactiques et au partage de ressources multimodales. Nous organisons une journée d’étude thématique chaque année dans ce cadre ; j’ai publié différents ouvrage, chapitre d’ouvrages et articles présentant ces travaux en collaboration avec Marie Collombel et Caroline Lachet.
Parallèlement, j’ai élaboré et conduis plusieurs dispositifs “passerelles” entre les cycles 3-4 et l’Université, visant à enrôler davantage les étudiants dans leurs apprentissages et à leur donner plus de sens, parce qu’ils créent pour des élèves, au moyen d’une démarche stimulante et de l’immersion au cœur d’une classe. A partir de l’analyse d’erreurs et d’entretiens méta-réflexifs d’élèves, les étudiants sont conduits à construire collaborativement des activités pour apporter des pistes de remédiation qui visent à rendre tangibles pour les élèves les propriétés et les connexions linguistiques par des manipulations. La réflexivité à l’égard des savoirs et la métacognition favorisent le transfert des compétences et leur transposition à des situations de (re)lecture, d’écriture et bientôt, pour le futur enseignant en devenir, à des situations d’enseignement. Le métalangage doit permettre de nommer pour pouvoir créer et mettre en forme la pensée. Chacun des dispositifs est ainsi articulé autour de phases de manipulation (Bulea Bronckart & Elalouf 2016), d’expérimentation, de verbalisation d’hypothèses et de résultats, de discussions entre pairs et enfin de modélisation progressive du système de la langue, visant l’abstraction et la formalisation.